Jacques de lalaing
 
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Le Mât-Tigres (ou Mât électrique) (1887-1910)
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La base du mât, avec ses combats de fauves et de serpents, se profile comme l'œuvre de toute une vie. Il entretient, avec cette composition qui évolue sans cesse, une relation privilégiée. Elle est une expérience révélatrice qui définit les valeurs et la sensibilité de Jacques de Lalaing. Comme objet sculptural perpétuellement en chantier, elle évoque la nécessité impérieuse de créer et participe indéniablement à l'appréciation du style de l'artiste.

Jacques de Lalaing remporte un franc succès lorsqu'il expose à Bruxelles en 1887 un groupe en plâtre intitulé Base de mât électrique. Il développe cette œuvre à l'échelle du paysage et, jusqu'à sa mort, il tentera de l'insérer dans l'espace public. Ses premières démarches se heurtent à des refus que la presse répercute : « On nous assure également que M. Houtstont travaille à la composition d'une base pour les mâts vénitiens au sommet desquels brille la lumière électrique sur la Grand 'Place de l'Hôtel de Ville à Bruxelles. M. de Lalaing avait proposé ses tigres et ses serpents, mais le style de cette œuvre ne convenait pas, l'œuvre est d'un caractère trop naturaliste ne rappelant en rien les lignes architecturales du cadre dans lequel elle devait être placée ». Mais parfois l'enthousiasme prévaut et pousse le président de la Société Bruxelles-Attractions à solliciter le placement de « cette œuvre remarquable à un des carrefours de l'avenue Louise » et il poursuit : « nous sommes persuadés que vous estimerez avec nous, que des monuments de cette valeur doivent figurer parmi les curiosités artistiques de la capitale ». Sous la plume du prince de Chimay, le ministère de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux Publics, propose à l'administration communale de Bruxelles d'acquérir à frais communs la Base du Mât Électrique.

À cet effet, l'ingénieur affecté au département « Électricité » de la ville de Bruxelles commande un devis à la Société Électricité et Hydraulique de Charleroi. Deux documents détaillés lui parviennent et on y apprend que le pylône hydro-électrique à trois feux, qui a un sujet artistique de M. de Lalaing est destiné au square Ambiorix. Mais tout espoir de voir ériger l'œuvre à Bruxelles dans un avenir proche est balayé. Le Collège avise l'artiste de sa volonté de ne pas donner suite au projet « pour lequel vous avez offert de céder le modèle de votre groupe représentant un combat de tigres et de serpents ». Les journaux relaient l'information : « On se rappelle le groupe exposé par M. de Lalaing au Salon de 1887 sous le titre « Base de Mât Électrique » (...).

Le gouvernement avait proposé à la ville de se charger à frais communs, de la fonte de cette œuvre d'art qui aurait été placée aux abords d'une des promenades publiques de la capitale. On avait proposé d'abord l'entrée du bois de la Cambre, puis le square Marie- Louise au quartier N.E... La question vient d'être définitivement enterrée, le Collège ayant reculé devant des frais trop considérables paraît-il pour le budget communal ».

Régulièrement le projet refait surface et il est question d'implanter l'œuvre soit devant la gare du Midi, soit place de Brouckère : « Le mât électrique sera placé...paraît-il devant la gare du Midi, lorsque les installations électriques de la ville seront achevées »; « Le gouvernement qui a offert à la ville de Bruxelles, le groupe de Vanderstappen, l'Ompdraille, pour la place Poelaert, vient d'acquérir un autre groupe artistique Des nègres attaqués par des chiens qu'il offrira également à la ville pour le placer au Parc Léopold. Ce choix n'est pas heureux et si le groupe est bon pourquoi ne pas le placer en meilleure vue. On assure aussi qu'il est question de placer le mât électrique de de Lalaing place de Brouckère, en l'établissant exactement dans l'axe du boulevard de manière à ce qu'il ne nuise pas à la vue du monument Anspach qui doit toujours être érigé sur cette place ».

Peu importe les déboires que l'artiste rencontre pour placer son œuvre, il ne l'abandonne pas et y travaille inlassablement : « Chez Petermann voir mon réverbère à tigres »; « Petermann et son équipe amènent le mât (petit groupe tigres) en bronze et le placent à l'atelier. Après de longs mois au cours desquels il s'occupe d'autres projets, il revient à une étude plus constante des fauves.

En 1907, inlassablement, il remet la sculpture sur le métier et entreprend une troisième version du mât tigres. À l'affût, déchiquetant une proie ou aux prises avec un serpent, les grands fauves le captivent toujours autant. Les muscles bandés, prêts à bondir, Jacques de Lalaing situe les tigres dans le mouvement. L'apparence extérieure du corps découle directement de la structure du squelette. Le système corporel interne affleure et transmet sa tension au bronze, lui donnant tout son sens.

Le début de l'année 1908 se place sous l'égide des tigres, sujet inépuisable qui prend une ampleur considérable en 1909. Au mois d'avril, l'artiste passe successivement du portrait de Georges Snoy aux tigres : « Snoy pose. Il a mal au pied mais très gai il me chante des chansons nègres. Il raconte son voyage d'Archange à Lagoda. Je travaille à repérer la base du pylône » puis Monsieur de Favereau le remplace et les fauves s'inscrivent comme une constante dans son travail : « Je travaille le pylône et fais mouler ».

Du mois de juillet à la fin de l'année, l'artiste enchaîne le modelage des tigres (il les numérote de 1 à 9) cherchant inlassablement l'accès à la vérité et essayant de rendre les tensions qui parcourent les corps des animaux. « Commence à travailler Tigre 1. C'est si absorbant que je laisse passer le mariage Yvonne Mesdach-d'Oultremont ». Jacques de Lalaing se donne sans compter à cette réalisation, c'est un travail de fond et rien ne peut l'en détourner.

L'achèvement de l'œuvre se profile, dès lors, l'artiste se concentre sur d'autres éléments que les fauves : « Loebmann, Wynincx et moi établissons la base du mât (départ) » ; « J'ébauche le départ du mât. Thème bananes »; « Je travaille la culée du trépied avec Wynincx ». La mise en place se précise : « On place les tigres autour du mât » ; « Au palan nous présentons les deux tigres accrochés ».

À la veille de la première guerre mondiale, Jacques de Lalaing pressent les complications que lui, puis ses héritiers affronteront pour placer cette œuvre dans la ville.

Commence alors pour la sculpture une longue période d'errance à la recherche d'un lieu, d'un site.

Finalement, la commune de Schaerbeek accueillera le mât-tigres. Il est placé au rond point en face du parc Josaphat et en face du palais des sports. Il occupe ce lieu jusqu'au milieu des années 1950 où pour cause de travaux aux environs immédiats de son site, il est démonté.

Grâce à quelques passionnés, il sort en 1993 des entrepôts, de la relégation et de l'oubli et s'érige actuellement au croisement de l'avenue Louis Bertrand et de l'avenue Voltaire .

Cette œuvre plus que d'autres a un parcours chaotique et il a fallu énormément de persévérance pour qu'elle puisse s'inscrire dans l'espace urbain. Paul Lambotte (directeur des Beaux-Arts) le soulignait déjà en 1926 : « J'ai vu aussi à la fonderie la base du mât électrique que l'on rajuste pour le placer à Schaerbeek. J'ai appris avec joie que tout est enfin bien arrangé aussi pour le placement définitif de cette belle œuvre. C'est un vœu de votre oncle qui se réalise encore. Vous voyez qu'il faut de la patience et de la persévérance, même dans la générosité ».

Le Mât-Tigres dans les carnets de Jacques de Lalaing

Les carnets de Jacques de Lalaing, écrits au quotidien (de l'automne 1897 à l'été 1917), permettent de suivre la progression du Mât-Tigres ou Mât-Electrique.

  • Mardi 5 avril 1898 : « Chez Petermann voir mon réverbère à tigres »
  • Vendredi 10 juin 1898 : « Petermann et son équipe amènent le mât (petit groupe tigres) en bronze et le placent à l'atelier »
  • Jeudi 30 juin 1898 : « Alexandre vient photographier le groupe tigres »
  • Lundi 19 septembre 1898 : « Acker vient apporter les plans du mât électrique »
  • Mercredi 28 septembre 1898 : « Vais en vélo chez Petermann voir le dessin grandeur d'exécution qu'il a fait du mât électrique afin d'établir un prix (20.000fr). Acker estime à 9.000 le soubassement »
  • Mardi 30 mai 1899 : « J'envoie au Palais l'épure du mât électrique que John d'Oultremont présentera »
  • Mardi 30 mai 1899 : « Je fais faire en cire un trépied réduit aux deux tiers pour un haut-relief tigre »
  • Vendredi 20, samedi 21 juin 1902 : « Je reprends l'esquisse des tigres » ; « je continue l'esquisse des tigres »
  • Lundi 30 juin 1902 : « Je termine la cire du mât (esquisse) de tigres et serpents »
  • Lundi 21 juillet et mardi 22 juillet 1902 : « Je travaille le mât tigres toute la journée »
  • Lundi 28 et mardi 29 juillet 1902 : « Travaille l'esquisse des tigres dans la cour - on peint l'atelier »
  • Mardi 5 août 1902 : « Je travaille les tigres aidé du mouleur »
  • Jeudi 18 septembre 1902 : « Les tigres toute la journée. Ponnet vient établir le dernier en cire »
  • Lundi 27 octobre 1902 : « Je travaille le fût du mât tigres »
  • Vendredi 31 octobre 1902 : « Vinçotte vient à l'atelier. Il trouve les éléments du mât trop tassés »
  • Jeudi 20 novembre 1902 : « Je travaille le fût et les serpents »
  • Vendredi 21 novembre 1902 : « Je termine le groupe Tigres et serpents »
  • Vendredi 6 février 1903 : « Acker vient à l'atelier voir les projets Tigres et Serpents et la Justice Répressive. Il doit étudier les socles »
  • Vendredi 8 mai 1903 : « Je vais à pied rue Condorcet 3 à la compagnie du gaz pour avoir des détails sur les réverbères de Paris (...). On m'envoie à la compagnie Lacarrière, rue de l'Entrepôt 16. Waudot directeur - où l'on me montre des échantillons et me promet des devis pour les 4 lanternes de la statue de Léopold Ier »
  • Mardi 19 mai 1903 : « Chez Acker qui me montre un projet de support pour le mât tigres »
  • Samedi 20 juin 1903 : « Vinçotte vient à l'atelier pour voir les plans d'Acker pour le mât tigres et la fontaine »
  • Lundi 6 juillet 1903 : « Ponnet prépare le mât tigres »
  • Mercredi 8 juillet 1903 : « Ponnet a erré. Travaillons à deux le mât »
  • Mercredi 15 juillet 1903 : « Je termine la cire du trépied du mât tigres »
  • Mardi 28 juillet 1903 : « Je fais monter le groupe avec la nouvelle armature »
  • Jeudi 24 décembre 1903 : « Je fais évaluer par Wynincx le coût de la pratique en marbre de la Fontaine et par Lemaire la fonte en bronze du Mât Tigres. Wynincx dit 4.200 sans marbre. Lemaire dit 23.000 format 4m80 de haut »
  • Mardi 29 janvier 1907 : « Je vais chez Petermann pour tâcher de découvrir où le projet mât électrique est accroché »
  • Mercredi 13 février 1907 : « Je vais chez Lambotte pour m'expliquer le dilemme où se trouve son ministre vis-à-vis de St Gilles dont souffriront mes mâts »
  • Jeudi 6 juin 1907 : « Je travaille les tigres - puis à la fonderie voir les morceaux faits. On croit avoir coulé toutes les pièces vers le 20 »
  • Lundi 17 juin 1907 : « Je fais acheter et tuer un lapin et le met tout chaud en pose avec mes tigres comme proie »
  • Mardi 25 juin 1907 : « J'ai fait acheter à la campagne une chèvre pour mon groupe tigres. Mais aucun droguiste ne veut me vendre du chloroforme. On cherchera un vétérinaire »
  • Jeudi 27 juin 1907 : « Très tôt chez Thielemans où arrive son ami vétérinaire et nous asphyxions la petite chèvre - toute une bouteille de chloroforme. Je la mets en pose - elle revit - nous recommençons - c'est fait. Séance de J. Lefèvre puis je travaille les tigres »
  • Samedi 20 juillet 1907 : « Termine la cire du groupe tigres »
  • Lundi 9 septembre 1907 : « Je termine les tigres se disputant un chevreau - esquisse plâtre »
  • Samedi 2 novembre 1907 : « Avec Wynincx et ses aides, Thielemans et les siens puis Loebmann, étançonnent et transportent sur un camion à l'atelier mon groupe tigres et chevreau »
  • Mardi 5 novembre 1907 : « Je travaille la terre des tigres »
  • Lundi 11 novembre 1907 : « Les tigres. Toujours la grande terre d'après l'esquisse »
  • Vendredi 15 novembre 1907 : « En fiacre à l'atelier où je travaille les tigres en cagoule -contre l'humidité- très abruti je laisse passer Te Deum et réception aux Affaires Etrangères »
  • Vendredi 29 novembre 1907 : « Tigres. Vais à Anvers pour revoir les tigres à l'heure du repas »
  • Mercredi 18 décembre 1907 : « Les mouleurs ont fini le groupe tigres et l'emportent »
  • Samedi 28 décembre 1907: « Thielemans me rapporte le plâtre de la chèvre (groupe tigres que je travaille) »
  • Jeudi 22 avril 1909 : « Snoy pose. Il a mal au pied mais très gai il me chante des chansons nègres. Il raconte son voyage d'Archange à Lagoda. Je travaille à repérer la base du pylône »
  • Lundi 24 mai 1909 : « Je travaille le pylône et fais mouler »
  • Samedi 19 juin 1909 : « Je travaille les ornements du pylône »
  • jeudi 8 juillet 1909 : « Commence à travailler Tigre 1. C'est si absorbant que je laisse passer le mariage d'Yvonne Mesdach-d'Oultremont »
  • Mercredi 21 juillet 1909 : « Je termine la terre du Tigre 1 et fais mouler »
  • Mercredi 28 juillet 1909 : « Je commence à travailler Tigre 2 sur la terre que Wynincx m'apporte »
  • Dimanche 8 août 1909 : « Je vais à 2h1/4 à Anvers au jardin zoologique étudier les fauves »
  • Dimanche 15 août 1909 : « Je vais à Anvers revoir les fauves »
  • Lundi 9, mardi 10, mercredi 11 et jeudi 12 août 1909 : « Je termine le plâtre du Tigre 1 », « Chez Wynincx pour Tigre 3 », « Tigre 3 s'effondre, je fais rappeler Wynincx et nous refaisons l'armature. Travaillons tard », « Tigre 3 toute la journée »
  • Mercredi 18 août 1909 : « Je termine la terre du Tigre 3 »
  • Vendredi 20 août 1909 : « Travaille plâtre Tigre 2 »
  • Lundi 23, mardi 24 août 1909 : « Chez Wynincx voir après Tigre 4 et termine le plâtre du Tigre 2 », « On m'amène le Tigre 4. J'y travaille »
  • Dimanche 29, lundi 30 et mardi 31 août 1909 : « Je vais à Anvers pour étudier les tigres », « Je termine la terre du Tigre 4. Chez Wynincx pour l'armature du 5 », « On moule Tigre 4. Je travaille le plâtre du 3 »
  • Samedi 4 septembre 1909 : « Wynincx amène à l'atelier le Tigre 5 auquel je travaille »
  • Samedi 18 septembre 1909 : « A l'atelier Wynincx achève de monter le Tigre 6. Je travaille le 3 mais je souffre parfois trop. Je vais chez Cheval qui me dit névralgie et prescrit. Soirée pénible »
  • Jeudi 23 septembre 1909 : « Je fais venir le petit Jean Thielemans pour m'aider à l'atelier. Je travaille le Tigre 3 »
  • Jeudi 30 septembre 1909 : « A l'aide de Jean Thielemans je finis le plâtre de ce terrible Tigre 3 qui m'a coûté tant de travail »
  • Vendredi 15, samedi 16 octobre 1909 : « Je finis la terre du Tigre 5 et vais voir les autres chez Wynincx », « Je commence à travailler la terre du 6. On moule le 5 »
  • Lundi 25 octobre 1909 : « Je fais mouler Tigre 6 et installe Tigre 7 »
  • Lundi 1er, mardi 2 novembre 1909 : « Termine la terre du Tigre 7 », « On amène le Tigre 8 »
  • Dimanche 7, lundi 8 novembre 1909 : « Vélo à Groenendael pour chercher aux étangs de quoi enjungler mes tigres », « Tigre 8 Wynincx moule sur place le Tigre 9 sur le Tigre 7 »
  • Mercredi 10 novembre 1909 : « Je travaille les plâtres »
  • Dimanche 14, lundi 15 novembre 1909 : « Je vais à Anvers revoir les tigres au jardin et les voir manger », « Je travaille les plâtres. Wynincx le 9 »
  • Mardi 2 » et jeudi 25 novembre 1909 : « Loebmann, Wynincx et moi établissons la base du mât (départ) », « J'ébauche le départ du mât. Thème bananes »
  • Mardi 30 novembre 1909 : « Je travaille la culée du trépied avec Wynincx »
  • Vendredi 17, samedi 18 décembre 1909 : « On place les tigres autour du mât », « Au palan nous présentons les deux tigres accrochés »
  • Mercredi 29, vendredi 31 décembre 1909 : « Avec Loebmann et Thielemans je commence la pose des Tigres sur le mât. C'est très intéressant. Le palan est précieux », « Nous achevons le placement des tigres »
  • Lundi 3, mardi 4 janvier 1910 : « Je me fais aider par un plafonneur pour les cloisons du mât », « Avec des feuilles de bananier je fais la cloison du haut »
  • Vendredi 7, samedi 8 janvier 1910 : « Je travaille les abattis », « Nous tordons les serpents »
  • Jeudi 13 janvier 1910 : « Je finis la cloison »
  • Lundi 17 janvier 1910 : « Travaille les feuilles pour la cloison et les serpents »
  • Vendredi 18 mars 1910 : « Le mât avec Thielemans puis grand nettoyage »
  • Lundi 21 mars 1910 : « Les Lambotte viennent à l'atelier voir le mât quasi achevé »
  • Mardi 29 mars 1910 : « Vinçotte vient à l'atelier voir mes tigres. Il en semble satisfait »
  • Lundi 4 avril 1910 : « Caïphas et Sermon -de la société des bronzes- viennent estimer la fonte de mon groupe (34.000 au lieu de 20.600 sur maquette) »
  • Mercredi 15 juin 1910 : « Le ministre Descamps et son fils Pierre arrivent à l'atelier pour voir mon groupe de Tigres -dont il est question pour la place du Peuple à Louvain. Ils semblent satisfaits et promettent de convoquer les autorités de Louvain pour le voir »
  • Mercredi 6 juillet 1910 : « Visite au Mât des Louvanistes -Colyns, bourgmestre Van Der Kelen l'échevin de l'instruction publique et (illisible). Ils approuvent l'œuvre -rechignent quant au prix et me quittent pour en parler au ministre »
  • Jeudi 25 août 1910 : « Diongre convoqué vient à l'atelier dresser les devis que Louvain demande pour le mât »
  • Jeudi 17 novembre 1910 : « Je vais avec Diongre à Louvain - Audience du bourgmestre, entouré du Conseil - Explications au sujet des devis pour le mât de la place du Peuple. Il est entendu que j'irai avec Van der Kelen demander au ministre une majoration du subside promis »
  • Le Mât-Tigres dans la correspondance et dans la presse

    Une correspondance et des articles de presse complètent les écrits de l'artiste.

    "I am sending you photographs of my electric candelabre. It is an effort to bring sculpture into urban modern life a hobby of mine, which has so far met with little encouragement" Lettre de Jacques de Lalaing à Pittendrigh Macgillivray, 14 avril 1914.

    « La place de la Constitution devait servir d'emplacement au mât de Jacques de Lalaing, mais vint la jonction et il fallut lui trouver un autre coin urbain. Le choix actuel est heureux et complètera la décoration sculpturale du quartier où le Dompteur de Vinçotte met son rayonnement » X, Le mât électrique de de Lalaing, in : Journal de Liège, Liège, 19 novembre 1920.

    « Toutefois, le mât ne pouvant être érigé qu'à la place de la Constitution, il a estimé qu'il ne pouvait faire prendre actuellement une décision définitive par le Conseil communal au sujet de l'acceptation du don : la chose ne sera en effet possible que lorsque la question de la jonction Nord-Midi aura été résolue par la négative. Le Collège a décidé en conséquence que l'examen de votre offre serait repris à ce moment » Lettre de Monsieur Bernier (bourgmestre de Saint-Gilles) à Jacques de Lalaing (le neveu de l'artiste), Saint-Gilles, le 6 août 1925. Archives privées.

    « Le Collège a émis un avis favorable à l'acceptation du mât décoratif, œuvre de feu Jacques de Lalaing (...). Puisque vous êtes en relation avec la famille de Lalaing voulez-vous avoir l'amabilité de faire le nécessaire pour que nous soyons mis en possession de l'offre des héritiers ?(...) Serait-il possible d'obtenir du fondeur une évaluation aussi exacte que possible, des frais de remontage complet, y compris les pierres de soubassement ? » Lettre de A. Bailly à Georges Jacqmotte, Schaerbeek, 8 août 1925. Archives privées.

    « Un artiste peintre que j'ai vu souvent à l'atelier de Monsieur votre oncle est venu me trouver. Il m'a demandé où en était la question du mât électrique. Je lui ai répondu que jusqu'ici l'on n'était pas parvenu à le placer. Bruxelles avait refusé, Saint-Gilles ne donnait aucune réponse. Il m'a dit alors qu'il en parlerait à Schaerbeek. Or la chose a pleinement réussi. Monsieur le bourgmestre de Schaerbeek, Monsieur Foucart ainsi que le Collège échevinal, en sa séance du 7 août a émis un avis favorable à l'acceptation du mât électrique (...). La place que la commune présente est magnifique. Rond point en face du parc Josaphat, le boulevard Deschanel en face du Palais des Sports » Lettre d'Emile Wynincx à Jacques de Lalaing, Schaerbeek, 9 août 1925. Archives privées.

    « Etes-vous sûr que la commune de Saint-Gilles consentira à renoncer au cadeau qu'elle a accepté ? Il conviendrait de négocier officieusement avec Monsieur Fernand Bernier -échevin de Saint-Gilles (...). Cet emplacement devant la gare du Midi ne sera peut-être pas disponible avant dix ans et en attendant les éléments du mât sont encombrants à conserver et coûteux à entretenir. La commune de Schaerbeek connaît-elle le devis qui a fait reculer la ville de Bruxelles ? » Document signé Paul Lambotte, 10 août 1925. Archives privées.

    « J'ai l'espoir Monsieur le comte, que vous voudrez bien donner la préférence à Schaerbeek. Ce n'est en réalité que des pourparlers que vous avez avec Saint-Gilles, vous n'avez pas confirmé la chose et il me semble qu'il ne soit guère pressé d'accepter ce don magnifique qui vaut actuellement le demi-million. Vous pourriez avoir une préférence pour l'emplacement de Schaerbeek qui est idéal pour le sujet qui nous occupe (...). Ici Schaerbeek ne traînerait pas et je m'engage à veiller au placement des Tigres. Ayant beaucoup travaillé à cette œuvre je pourrais certainement aider pour que tout soit bien dans les mouvements comme l'avait conçu mon maître » Lettre d'Emile Wynincx à Jacques de Lalaing, Schaerbeek, 22 août 1925. Archives privées.

    « Nous ne pouvons malheureusement pas rester dans l'incertitude quant à la destination définitive d'une œuvre si importante ; je me vois donc dans l'obligation de retirer mon offre et de prendre d'autres dispositions relatives au mât électrique » Lettre de jacques de Lalaing au Secrétaire du Collège échevinal, La Haye, 11 septembre 1925. Archives privées.

    « Dans la séance d'hier au Conseil Communal de Schaerbeek les frais nécessaires à l'érection du mât électrique ont été votés à l'unanimité » Lettre d'Emile Wynincx à Jacques de Lalaing, Schaerbeek, 20 mars 1926. Archives privées.

    « J'ai vu aussi à la fonderie la base du mât électrique que l'on rajuste pour le placer à Schaerbeek. J'ai appris avec joie que tout est enfin bien arrangé aussi pour le placement définitif de cette belle œuvre. C'est un vœu de votre oncle qui se réalise encore. Vous voyez qu'il faut de la patience et de la persévérance, même dans la générosité » Lettre de Paul Lambotte à Jacques de Lalaing, Bruxelles, 29 mai 1926. Archives privées.

    « Tous les travaux du mât électrique sont terminés et acceptés, nous avons, suivant votre désir détruit les modèles en plâtre. Ce travail nous a coûté, comme main-d'œuvre et charriage comme ordure la somme de frs 500 » Lettre de Sermon à Jacques de Lalaing, Saint-Gilles, 14 janvier 1927. Archives privées.

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